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Difficultés de trésorerie : les crédits de trésorerie

17. 05. 18

Votre entreprise fait face à des problèmes financiers ?
Saviez-vous qu'il existe différents crédits de trésorerie ? Le point dans cet article.

En cas de difficulté de trésorerie, sachez qu'il existe différents crédits de trésorerie. Petite-Entreprise.net vous présente trois crédits de trésorerie :

1. LA FACILITÉ DE CAISSE ET LE DÉCOUVERT BANCAIRE

Il s’agit d’un crédit à court terme qui permet le fonctionnement débiteur du compte bancaire, généralement accordé sans demande de garantie.

Les différences entre la facilité de caisse et le découvert bancaire sont minces.

Tandis que le découvert correspond à une autorisation (orale ou écrite) dont le montant et l’échéance sont clairement déterminés, la facilité de caisse renvoie plus à une tolérance ponctuelle non formalisée.

La facilité de caisse et le découvert sont souvent réservés aux organismes disposant d’une structure financière saine et devant faire face à des besoins de trésorerie ponctuels ou limités en montants (généralement inférieurs à un mois de chiffre d’affaires).

L’absence de garantie incite les banques à se montrer particulièrement prudentes. La plupart d’entre elles souhaitent observer le fonctionnement du compte de leur client pendant quelques temps avant d’envisager un tel concours.

La facilité de caisse
La facilité de caisse est souple et très répandue.
La banque autorise l’entreprise à rendre son compte débiteur « quelques jours par mois » selon la formule consacrée. Pourquoi quelques jours seulement ? Le paiement des fournisseurs se fait généralement à dates fixes. Il en est de même pour les salaires et pour les cotisations sociales.
De leur côté les créances clients sont encaissées au fil de l’eau et, en tous cas, pas aux mêmes dates.

En demandant que le compte redevienne périodiquement créditeur, la banque s’assure que la structure financière de votre entreprise est suffisante, c’est-à-dire que le fonds de roulement (capitaux propres + dette à long et moyen terme) couvre les besoins en fonds de roulement liés au cycle d’exploitation (stocks + créances clients - dettes fournisseurs et sociales).

En simple, la trésorerie, qui résulte de cette différence entre fonds de roulement et besoin en fonds de roulement, ne doit pas être durablement négative.

Le découvert
Comme son nom l’indique, le compte est débiteur pendant plusieurs semaines, voire plusieurs mois sans interruption.

Le clignotant bancaire passe de l’orange au rouge. C’est le signe d’une détérioration de trésorerie dont il faut déterminer les causes. La situation est devenue délicate surtout lorsqu’elle est repérée par le banquier et non diagnostiquée avant par vous-même au sein de l’entreprise.

Cas favorable pour obtenir un découvert:
Lorsqu’une entrée de fonds inhabituelle est attendue à une date précise (créance client exceptionnelle ou cession d’un matériel par exemple) la banque n’hésitera pas à vous aider, à condition de l’informer et lui demander son accord au préalable pour un dépassement de découvert autorisé.

Contenu du dossier à présenter au banquier
Que le besoin de trésorerie soit très ponctuel ou plus fréquent, le banquier sollicitera en premier lieu un prévisionnel de trésorerie détaillé.
L’étude de la demande passera également par une analyse des comptes des deux derniers exercices et du budget prévisionnel de l’exercice en cours et éventuellement du prochain.

Documents juridiques : statuts à jour, composition du bureau, pièces d’identité des administrateurs…


Critères d’évaluation du banquier

Analyse de votre structure financière, de votre cycle d’exploitation et de la nature de vos besoins financiers.

Vos qualités de management et votre transparence.
Face à une demande de crédit court terme, le banquier appréciera d’être sollicité avant l’apparition du besoin et sera particulièrement sensible à la qualité du prévisionnel de trésorerie.

Coût
Très variable suivant la nature et le montant du besoin, les pratiques de la banque et la négociation entreprise.

Frais de dossier
Taux d’intérêt (agios) : généralement élevé, supérieur au taux appliqué aux concours court terme garantis (relais sur subventions, escompte d’effets de commerce, cession de créance…)

Commissions diverses : commission de plus fort découvert, commission de mouvement…
Un découvert en compte non négocié préalablement avec la banque expose à des risques de rejet d’opérations et génère des frais de fonctionnement irréguliers très élevés. D’où l’importance d’anticiper les besoins de trésorerie.

Garanties
La banque a toujours la faculté de solliciter la caution d’une autre personne physique ou morale. Si vous avez la chance d’avoir un patrimoine immobilier, une hypothèque peut aussi venir garantir ce type de concours.

2. LE CRÉDIT DE CAMPAGNE :

C’est un découvert de plusieurs mois, qui finance les activités saisonnières.
Alors que la saisonnalité de la facilité de caisse est mensuelle, celle du crédit de campagne est annuelle.
L’exemple le plus concret est le fabricant de chocolats ou de décorations de sapins de Noël ; il règle ses achats, salaires et autres charges tout au long de l’année alors que l’essentiel des ventes se réalise au dernier trimestre. La banque finance les décalages.

Le risque du banquier est dans ce cas bien plus important que pour une facilité de caisse classique. Si vos ventes sont inférieures à votre prévision, votre rentabilité va se détériorer et vous aurez du mal à rembourser le crédit, faute de rentrées suffisantes.

Pour étudier le dossier, la banque exige un plan de trésorerie formalisé avec ventes, achats et autres paiements mensualisés indiquant les dates d’encaissement et de décaissement.

Le coût de ces crédits :
le taux d’intérêt : il est indexé le plus souvent sur un taux monétaire (et non plus sur le taux de base bancaire TBB) + marge à négocier avec chaque banque.

La commission de plus fort découvert : appliquée sur le solde débiteur le plus fort du mois.

Les « frais trimestriels » de tenue de compte

LE CONSEIL DE NOTRE EXPERT

Ces formules de financement ("Concours bancaires courants" dans le langage bancaire) ne sont généralement pas confirmés par écrit.

L’accord est verbal, reposant sur l’utilisation réelle ce qui peut créer des difficultés en cas de changement d’interlocuteur.

Faites régulièrement préciser par votre interlocuteur les limites fixées (les plafonds autorisés) et dès que votre activité se développe, prenez l’initiative de les renégocier avec votre banquier.

Notre service Juridique